Déc 07

Organisation coopérative au chocolat

Être une coopérative ne se réduit pas à un statut. Être une coopérative implique de savoir faire ensemble. Mais encore faut-il savoir coopérer ! Et pour ça, il faut bien prendre le temps de se pencher sur la question. La joyeuse équipe se constituant, il nous est assez vite apparu de devoir s’en parler clairement. Mais c’est pas si facile d’en faire une priorité entre deux urgences fiscalo-comptables et l’achat d’une cafetière ; ni de tenter de faire corps et âme quand un salarié nous quitte mais hésite à revenir et quand la 2eme vague de recrutement déferle. 

 

Alors commençons par faire simple et dans la convivialité : planifions un petit déjeuner ! Rdv jeudi à 8h30. 4 salarié.e.s + 1 salarié tout juste parti mais peut être de retour à mi-temps + 2 stagiaires. Un peu tôt pour certain.e.s, il est vrai !

Soucieuse d’éviter des échanges de comptoir, la missionnée à la vie coopérative a entrepris de driver ce 1er rencard avec ppt, objectifs et déroulé ! Légèrement too much le ppt mais de fait, ça aide à structurer.

 

Objectifs à la fraise

Les croissants et pains au chocolat/chocolatine distribués (le choix des termes de la viennoiserie a aussi fait débat – 2 mn), on a pu commencer à entrevoir comment concilier conditions de travail heureuses et performance. A terme, l’idée est clairement de :

  • Définir et débattre d’une stratégie organisationnelle
  • Diagnostiquer et prendre du recul sur nos pratiques
  • Décider de règles communes et des priorités
  • Evaluer nos expériences
  • Have fun

 

Bases théoriques et pratiques à la bergamote

Pour nous aider à coconstruire cette perspective du bonheur au travail, un petit aperçu de quelques concepts peut s’avérer utile. La bonne idée a été alors de demander aux 2 stagiaires de faire un petit topo sur les notions suivantes :

  • Education populaire 
  • Auto-organisation ‘libertaire’
  • Empowerment
  • Intelligence collective
  • Organisation Agile, Opale, Sociocratie et Holacracy
  • Qualité de Vie au Travail (QVT)

Bon, le résultat n’était pas très probant. Les stagiaires (en compta) n’ont pas tout compris aux notions et la restitution n’a pas, comment dire, permis de faire ressortir l’intérêt du truc. Bon, faudra y revenir et repenser un meilleur cadrage des stagiaires à l’avenir. Une chose est sûre, il convient de s’aider de ces apports théoriques et pratiques ; et de s’inscrire dans un héritage coopératif pour inventer nos modes de fonctionnement.

 

Au commencement était le projet politique et le jus d’orange

Un petit retour en arrière et un panorama de ce qui émerge dans le management aujourd’hui nous rappellent que notre activité ne peut se dissocier d’une vision politique. C’est même cette dernière qui doit, en 1er lieu, être définie et le point de repère. Toutes nos réflexions, décisions, actions et messages doivent être en cohérence avec elle. Il est même nécessaire d’y revenir régulièrement, de se confronter à elle pour vérifier la validité de nos choix. C’est alors faire oeuvre de congruence individuelle et collective, personnelle et professionnelle entre ce qu’on pense, ce qu’on ressent et ce qu’on fait. Autant éviter le conflit moral, vous en conviendrez !

 

Prévenir du pire pour le meilleur

En parlant de conflit, les mises sous tension sont, en vrai, ordinaires dans toute organisation. Elles peuvent aussi avoir un caractère spécifique dû à la forme de nos structures, débat collectif oblige. Sortie de toute naïveté tout en restant porté.e.s par l’élan coopératif, il est préférable de faire un peu, non beaucoup, de prévention.

Aussi, on a tout intérêt à être vigilant.e.s sur :

  • la non-communication et les non-dits
  • l’incompréhension
  • l’engagement
  • la discrimination
  • la méconnaissance du droit social
  • les risques psycho-sociaux (RPS)
  • les troubles musculo-squelettiques (TMS)
  • nos conditionnements saboteurs et nos limites

C’est vrai que ça peut faire beaucoup mais la démarche est oh combien ! favorable à notre quête de bien être et de justice sociale.

 

Comment qu’on fonctionne (sans café) ?

On est, certes, peu nombreu.x.ses mais déjà quelques éléments de fonctionnement peuvent être posés. Il est clair que Mathieu Castaings le fondateur-président a eu, dès le début, le soucis d’insuffler une gestion coopérative, ce qui nous permet d’envisager notre travail en lien à :

  • l’autonomie
  • le désir
  • les décisions collectives

Entre les fonctions du président et nos fonctions respective de salarié.e.s, comment se répartir les décisions, le pouvoir ? Qu’est-ce qui peut être laissé à l’appréciation de celui ou celle qui porte le projet et qu’est-ce qui nécessite une délibération collective ? Les décisions sont-elles soumises à simple consultation (demande d’avis) ou à concertation (confrontation d’arguments) ? Cela concerne les orientations à choisir mais également les évaluations de nos projets. Vaste chantier, on est d’accord !

  • la coordination
  • l’espace et l’équipement
  • l’intelligence collective
  • la régulation des difficultés

 

Coopérer s’apprend

Si les bases sont posées, reste qu’on ne peut se passer de se former ! Plus que des formations individuelles, on entend apprendre collectivement diverses techniques de :

  • coopération
  • intelligence collective
  • facilitation, animation, délibération, débat
  • médiation
  • communication interpersonnelle
  • communication non violente (CNV)

Tout un programme !

 

6 exigences et 1 croissant chacun.e

D’ici qu’on s’y attèle, on peut déjà poser quelques pré-requis à notre posture coopérative :

  • la gestion de l’égo
  • la bienveillance
  • la confiance
  • la transparence
  • la reconnaissance
  • l’expérimentation

 

Coopérer !? C’est quoi, en vrai ? Pour tentative de définition, on pourrait dire que c’est s’essayer à un travail en collectif dans un but commun à la fois opérationnel ET relationnel. C’est ce qui peut le distinguer de la collaboration, où seul l’aspect opérationnel, le but entrepreneurial, va prévaloir. Dans ce cas, l’organisation individuelle et collective ne s’émancipe pas du lien de subordination. Et nous, c’est ce qu’on ne veut surtout pas !

10h30, notre ptit dej’ se termine, bien nourri.e.s de viennoiseries et de perspectives coopératives, on s’est organisé.e.s d’autres temps dédiés, à tester à l’heure du déjeuner.

 

 

Photo de Cristian en licence Creative Commons

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